À LA DÉCOUVERTE DU YOGA AÉRIEN AVEC MATTEO

De coach sportif en maison de retraite à professeur de yoga aérien, Matteo Falzone se livre sur son parcours et les étapes de sa vie qui l’ont forgé. Découvrez son interview maintenant !

Aujourd’hui, on vous propose de découvrir Matteo Falzone, professeur de yoga aérien, au parcours singulier. D’abord coach sportif diplômé et spécialisé dans l'accompagnement des personnes âgées, Matteo nous raconte sa rencontre avec le yoga aérien, une vraie révélation. Il partage avec nous son expérience de la vie, sa volonté de s’assumer tel qu’il est, et de vivre librement. 

 

FRANCUS. Salut Matteo, pourrais-tu te présenter ?


Matteo Falzone. J'ai 37 ans, je suis professeur de yoga aérien et coach sportif diplômé. J'habite proche d'Albi, dans le sud-ouest depuis 10 mois et avant j'ai habité à Lyon pendant une quinzaine d'années.
Pour revenir sur mon parcours, je suis né à Saint Etienne où j'y ai fait toute ma scolarité. 
J'ai toujours été sportif, je fais du sport depuis tout jeune. C'était la matière où j'ai excellé au collège et qui m'a permis de remonter ma moyenne (rires). J'ai jamais été un élève très studieux. Au lycée j'ai intégré la filiale S, mais je me suis planté et je me suis réorienté sur un bac ES. Les études de STAPS ont toujours été les études que je voulais faire. À partir de ma 2eme année de STAPS, je suis parti vivre à Lyon car j'avais pour objectif de suivre une licence spécialisée, la licence APA (Activité Physique Adaptée), pour devenir enseignant de sport pour les personnes à besoins spécifiques. C'est à dire les personnes ayant un handicap physique, mental, sensoriel, mais aussi les personnes âgées, obèses, les femmes enceintes, etc.
Je suis allé jusqu'au master professionnel dans cette voie. Durant ce master j'ai décidé de créer ma société spécialisée dans les activités physiques pour les seniors dépendants (qui vivent en maison de retraite). 

 

FRANCUS. C’est peu commun comme vocation, pourquoi une telle orientation professionnelle ?


Matteo Falzone. Je pense que ce choix vient de ma relation avec mes grand-mères. Durant mon enfance, j'ai toujours été très proche d’elles. C'était un choix de vie pour garder mes grands-mères le plus longtemps possible avec moi car je me suis rendu compte que le sport améliorait le vieillissement. Inconsciemment je voulais les faire bouger, chose qu'elles n'ont jamais fait finalement, et surtout redonner du mouvement aux personnes âgées.

J'étais pas le coach cliché, bodybuildé, je ne cherchais pas la performance, je voulais juste apporter du bien être physique et psychologique à mes patients

FRANCUS. Une fois diplômé quel a été ton parcours professionnel ? 


Matteo Falzone. Après les études je me suis mis à mon compte en entreprise individuelle, j'ai intégré plusieurs résidences pour retraités de la région lyonnaise. J'étais aussi très ancré dans le milieu associatif à cette époque, j'ai été président d'une association spécialisée dans les techniques consistant à humaniser le soin dans les structures hospitalières. Je suis resté président de cette association pendant 4 ans en parallèle de mon activité dans les maisons de retraites. 
J'étais pas le coach cliché, bodybuildé, je ne cherchais pas la performance, je voulais juste apporter du bien être physique et psychologique à mes patients. 

 

FRANCUS. Etais-tu heureux de travailler dans l’accompagnement des personnes âgées ? 


Matteo Falzone. J'ai été très heureux de travailler dans ce milieu car cela m'a donné une autre vision du sport. Quand j'étais jeune j'étais à fond dans le sport de compétition, et la performance. J'étais pas dans la connaissance du corps et le bien être. Ça m'a ouvert les yeux.

Le yoga aérien a été une révélation. Ça m'a apporté un grand sentiment de bien être que je ne connaissais pas.

FRANCUS. Parle-nous de ta rencontre avec le yoga et de ta réorientation professionnelle 


Matteo Falzone. J'ai continué à travailler dans les maisons de retraite pendant 3 ans. Je ne gagnais pas très bien ma vie, ce n'était pas rentable. J'ai fait la rencontre d'un kinésithérapeute, Yann Chapotton, qui m'a proposé d'intégrer sa structure sport et santé où on était une petite dizaine. Puis en 2012 on a créé une salle de sport sur Lyon, Chevreul Sport, et à ce moment-là on m'a proposé la gérance de ce club de fitness. Donc je suis passé de la personne âgée, dépendante en fin de vie, à une clientèle beaucoup plus jeune dans le fitness.

Pendant 5 ans j'ai donné des cours de cardio, des cours de hautes intensités, mais j'en avais besoin. J'avais besoin de "lâcher" la personne âgée, de lâcher la mort. Quand on s'occupe d'une personne en fin de vie, on ne sait pas si on va la revoir le lendemain, on vit dans ce climat en permanence. 


C'est dans cette salle que j'ai découvert le yoga. Au milieu des années 2010, le yoga est arrivé dans les salles de sport.

Pour être franc, au début c'était pas l'activité qui me passionnait, je disais même à mes collègues "jamais je ferais du yoga", et encore moins que je l'enseignerais. J'avais cette appréhension car il y avait trop de spiritualité. Ça ne correspondait pas à ma vision de l'activité physique. Mais au fil du temps j'ai découvert plusieurs types de yoga. J'ai fait la rencontre de Sydney Martinie, la fondatrice du studio de yoga lyonnais Zenspace, et  qui m'a fait découvrir le yoga aérien.

Le yoga aérien a été une révélation. Ça m'a apporté un grand sentiment de bien être que je ne connaissais pas. Très vite, j'ai voulu apprendre cette discipline pour l'enseigner au plus grand nombre. Puis je pense aussi qu'avec mes blessures et mon corps qui vieillit ça a été un bon compromis. Je ne voulais pas aller contre mon corps. J'ai trouvé mon équilibre personnel avec le yoga aérien

 

FRANCUS. Quelle est la particularité du yoga aérien ?


Matteo Falzone. C'est un mélange entre le yoga traditionnel avec les postures qu'on connaît tous et l'ajout d’un tissu traditionnel en forme de hamac, qui sert d’outil à la pratique en nous élevant au-dessus du sol. Dans le yoga aérien il y a ce fameux tissu qui a la forme d'un hamac, on est en sécurité à l'intérieur et on a aucun risque de chute. 

 

FRANCUS. Comment es-tu devenu professeur de yoga ? 


Matteo Falzone. Je me suis formé après le 1er confinement chez ZenSpace, à Lyon 7ème, mais j'ai pas pu bien exploiter cette activité avec le 2eme confinement. C'est à ce moment là que j'ai voulu tout quitter sur Lyon pour m'installer dans le Sud-Ouest de la France. J'étais boosté par des raisons familiales et par le challenge de créer mon propre studio sur Albi. C'était pas évident. comme à chaque fois que j'ai entrepris. Mais je n'ai pas lâché, je suis allé jusqu'au bout. J'étais pas inquiet sur ma nouvelle vie, la seule incertitude que j'avais c'était de changer de région.

 

FRANCUS. Parle-nous de ton nouveau studio de yoga aérien


Matteo Falzone. J'ai un studio que j'ai aménagé à côté de la maison où j'habite. C'est un studio qui est très feutré, très personnel, il y a très peu de tissus, car comme je suis limité par la place j'ai préféré me concentrer uniquement sur des petits groupes de 3 clients en même temps. J'ai envie d'individualiser la pratique au maximum.
Les personnes qui veulent plus d'informations sur mon studio et ma pratique peuvent suivre ma page Facebook : Matteo coach privé et yoga aérien Albi  ou mon compte Instagram yogafitalbi 

Sur ces pages vous recevrez toutes les informations pour suivre les évènements qui vont venir, notamment les retraites de yoga aérien en France.

FRANCUS. Peux-tu nous parler de ta rencontre avec la marque FRANCUS ?


Matteo Falzone. J'ai découvert FRANCUS sur Instagram. J'ai vu que certains de mes anciens collègues, professeurs de yoga, portaient vos vêtements et ça m'a fortement intéressé. En tant que professeur de yoga j’ai besoin de me sentir bien, à l'aise et souple dans mes habits. J'ai bien aimé l'aspect fabrication respectueuse des produits ainsi que la qualité des matières choisies. 

 Je me suis caché de mon homosexualité.

FRANCUS. La notion d’“homme libre” te parle-t-elle ? 


Matteo Falzone. Je me retrouve dans les valeurs de Francus et dans cette émancipation de l’homme. Je ne me suis pas accepté pendant une bonne partie de ma vie. De mon adolescence à mes 26 ans. Je faisais attention à mon image, j'étais dans la séduction avec les femmes, je me suis caché de mon homosexualité, mais c'est quelque chose que j'accepte de plus en plus maintenant. Je ne le cache pas et ne le cacherai pas. Je suis moi-même et je l'assume. Je suis libre d'être qui je suis. 
Je pense que ma "différence" est même ma force dans mon travail. Quand tu es coach sportif ou professeur de yoga, tes clients sont principalement des femmes, et je pense qu'elles sont plus rassurées quand elles savent qu'elles ont en face un homme plus sensible, qui les comprend mieux et qui ne va pas chercher à les séduire. Je me suis beaucoup intéressé au corps de la femme, à comment une femme réagit au niveau hormonal quand elle a ses menstruations, quelles sont les douleurs, pour pouvoir adapter au mieux mes séances. Ma sensibilité me permet de mieux comprendre mes clientes. 
Que ce soit au collège, au lycée, à la fac, les filles ont toujours été plus tolérantes, elles n’ont jamais jugé ma sensibilité, ou le fait que je pratiquais la danse sur glace, au contraire, elles appréciaient cela chez moi. Je pense que de manière générale les filles sont plus tolérantes car elles s’assument. Par exemple, un homme aura beaucoup plus de mal à dire d'un autre homme qu'il est beau, alors qu'une fille aura aucun mal. Et pourtant dire d'un homme qu'il est beau ne signifie rien sur notre orientation sexuelle.

J'aimerais bien que dans notre société actuelle l'homme soit plus reconnu dans le domaine de parentalité

 

FRANCUS. Malgré tout ressens-tu une évolution de la société positive sur ces questions d’homosexualité et de tolérance ?


Matteo Falzone. Oui, on voit que les mentalités changent, la société évolue positivement. Il y a de plus en plus de sportifs de haut niveau qui s'assument dans leur sexualité. C'est encore inégalitaire car j'ai l'impression que dans les grandes villes c'est beaucoup plus accepté que dans les coins plus reculés. Puis il y a beaucoup d'inégalité dans le domaine de l'homosexualité entre les hommes et les femmes. 
J'aimerais bien que dans notre société actuelle l'homme soit plus reconnu dans le domaine de parentalité, qu'il soit moins mis à l'écart et plus sur un pied d'égalité avec la femme. Pourquoi la PMA (Procréation médicalement assistée) ne s'adresse qu'aux couples femmes par exemple ? et pourquoi pas instaurer la GPA (Gestation pour autrui)

? C'est un sujet qui me tient à cœur. Il y a eu des avancées sociales mais il y a encore des inégalités. 

J'ai jamais caché que j'aimerais avoir des enfants plus tard. C'est quelque chose que je ferais en France (si possible) ou ailleurs. Mais c'est un parcours difficile et qui coûte cher pour devenir père en tant qu'homme homosexuel. 


Merci Matteo pour ton témoignage fort !