Sami, voué à réussir

Sami c’est un hyperactif, un cerveau qui bouillonne en permanence et qui a besoin  de retranscrire sa créativité et ses messages en image. 
Passionné depuis son plus jeune âge par le cinéma et notamment fan de David Fincher, il a créé avec 2 amis un média intitulé Voué à Réussir  qui met en avant la réussite sous toutes ses formes et montre aussi la banlieue comme jamais nous l’avons vue auparavant.
Il traite positivement de sujets tels que les quartiers populaires, l’immigration, les femmes, l’entreprenariat, …
De part sa double culture Tunisienne-Vietnamienne, il est aussi le créateur
des vidéos Melting Potes, qui nous font voyager et partir à la rencontre
des cultures qui composent la France. 
Son rêve est de devenir un jour réalisateur. Avec sa détermination et son talent, nous n’en doutons pas.
Il nous livre son interprétation de l’homme libre et sans égal. Nous allons inverser les rôles et lui poser les questions. Voici l’interview de Sami Mriga. 


Salut Sami, tu peux te présenter en quelques mots ?

"Je m’apelle Sami MRIGA , je suis née le 1er juillet 1994 à Strasbourg. Je suis originaire de Troyes.
Quand j’étais plus jeune je voulais devenir footballeur, j’ai passé pas mal de temps
en centre de formation à Troyes puis à Boulogne-sur-Mer.
Le foot c’est très dur et je n’étais ni assez bon ni assez heureux là-dedans. Je me mettais beaucoup de pression pour réussir et pour rendre fier mes parents qui se sont sacrifiés pour moi.
Je n’étais pas le meilleur à l’école mais plutôt malin, je savais ce qu’on attendait de moi, le système.
À la suite d’un bac ES je suis allé en BTS Commerce International.
Ensuite je suis venu à Paris pour intégrer une école de commerce à la Défense.
On avait décidé avec mes parents qu’aujourd'hui c’était triste à dire, mais en France, c’est le CV qui compte.
On n'a pas beaucoup d’argent alors comme pas mal de monde ma mère m’a fait un crédit d’école.
Aujourd’hui encore je rembourse chaque mois ce crédit.

J’ai toujours été un charbonneur, j’ai fait tous les petits tafs qui puissent exister : livreur, serveur, vendeur, distribution de journaux, père Noël, vraiment tout !
J’aime maîtriser les choses et ne pas perdre de temps, ça fait plus de 3 ans maintenant que je suis Responsable et cadre Marketing Digital. 
Dans la vie il y a ce qui te fait manger toi et ta famille et il y a ce qui te fait vibrer, ce sur quoi tu peux passer des heures sans te lasser.

Je ne me sens pas épanoui dans mon travail, pas à ma place même si ces compétences spécifiques en Marketing Digital me servent au quotidien.
 Si je devais donner la définition d’un travail de rêve pour moi, ça serait le métier de réalisateur.

Je peux rester des journées, des semaines entières comme habité par mes projets.

Mon cerveau bouillonne en permanence et j’ai le besoin de retranscrire cette inspiration.
Passionné depuis mon plus jeune âge par le cinéma (David Fincher, entre autres) j’ai pu moi-même, essayer de mettre en images ma créativité et mes messages.

En 2019, j’ai créé avec 2 amis un média intitulé Voué à Réussir qui a pour but de mettre en avant la réussite sous toutes ses formes.
Je ne viens pas d’un quartier populaire, mais j’en avais marre de voir toujours la même chose dans les médias,
surtout que j’avais l’exemple de mes amis que je ne reconnaissais pas à travers les médias.
Mes parents viennent de leurs pays respectifs, la Tunisie et le Vietnam, alors je sais ce que c’est que d’être avec « les gens d’en bas », les minorités.

Aujourd’hui je souhaite réellement passer un cap pour que ma passion devienne peu à peu mon travail.
Passer de l’amateurisme au professionnalisme et enfin être heureux de se lever pour quelque chose qui me passionne réellement.

Pour finir il est important pour moi de parler de ma seconde passion, celle qui me permet de m’évader, de me dépasser et de m’imposer une certaine discipline. 
C’est bien entendu le sport et particulièrement la pratique quotidienne du Street-Workout.
Aussi appelé Callisthénie, c’est un entraînement physique qui développe et construit une musculature puissante grâce à la maîtrise du corps et sa connaissance."


Comment as-tu démarré la callisthénie ? 

"Lorsque l’on n’a pas forcément l’argent pour se payer une salle ou une licence, on fait avec ce que l’on a,  donc un ami qui est comme un frère pour moi m’a « initié » au street workout depuis l’âge de 19 ans.
La callisthénie c’est pour les hommes et les femmes. Ce sont des exercices au poids de corps qui peuvent se pratiquer n’importe où et qui nécessitent peu de matériel.
Des exercices fonctionnels qui permettent d’améliorer la force, la flexibilité, l’endurance, l’équilibre, l’agilité et la coordination. 
Les mouvements de base sont les pompes, les tractions, les dips, les squats, les fentes et les relevés de bustes et de jambe etc.
Si l’on ajoute des mouvements de Crossfit à cette pratique, pour moi on est complet et surtout imbattable physiquement sur toute autre discipline même Koh Lanta ! (rire)
La pratique d’un sport pour moi est vitale. Après une bonne séance, je me sens fort, vidé et bien dans mon corps. Il est important de se sentir beau à l’extérieur et aussi à l’intérieur."

 

Être un « homme sans égal » qu’est-ce que cela signifie pour toi ?

"Cette phrase me parle énormément. Toute ma jeune vie je me suis efforcé de rester vrai, authentique et ne pas jouer un rôle.
Je tiens ça de mon père. Il est très important pour moi de rester authentique et d’affirmer ses choix de vie, son orientation sexuelle, ses choix religieux,
son opinion et ne pas vouloir faire comme les autres  ou les satisfaire par peur de se sentir jugé ou pas accepté.
Si je suis à une soirée et que l’on est amené à discuter avec d’autre milieux sociaux, d'autres cultures, j’échangerai toujours avec respect sans oublier qui je suis réellement.
Beaucoup renie ce qu’ils sont, d’où ils viennent lorsque le succès frappe à leur porte ou en simple présence de personnes différentes.

Chaque jour que Dieu fait, même si tout ne sera pas parfait, j’essaye d’avancer, de créer des opportunités, de bouger car personne d’autre que toi le fera à ta place.

Il est bien sûr important de profiter de la vie, s’évader, se perdre mais à un moment où un autre il faut construire et donner un sens à sa vie. Le mot d’ordre pour moi c’est le travail et la rigueur.

L’essentiel est d’arriver au point où tu as trouvé ton équilibre personnel et professionnel. Là où tu te sens heureux, accompli et fier.

C’est une manière d’être qui m’est personnelle; je ne dis pas qu’elle est bonne ou mauvaise,  mais je pense que  pour avancer il faut penser au moment présent et au futur." 


Et ton passé ?

"Je n’y pense pas. Peut-être parce que j’ai eu des échecs dans mon passé : des échecs sportifs, des complexes physiques qui m’ont affecté  qui m’ont poussé à un certain déni, à tout oublié. Il m’arrive quand même de penser à des souvenirs, des bons moments, mais c’est rare, c’est comme ça que je fonctionne pour avancer.
Je sais juste que cette confiance et cette détermination est en moi depuis petit."


C’est quoi être un homme moderne pour toi ?

"Pour moi l’homme moderne puisqu’on y est c’est un homme avec des valeurs, qui se démène pour sa famille, pour ses enfants, pour leur offrir une belle vie.
Un homme qui aide dans les tâches quotidiennes et dans la gestion de son foyer. Qui met sa femme au même niveau voir au-dessus de lui, sur ses épaules.
Un homme moderne c’est celui qui sait garder du temps pour vivre ses passions à 200% et qui se permet de rêver grand sans avoir peur du qu’en dira-t-on.
Celui qui sait reconnaître ses erreurs, sans fierté et se remettre en question en permanence." 


Enfin, qu’est-ce qu’on te souhaite Sami ? 


"Juste d’être heureux et épanoui dans mes projets. Qui sait, pourquoi pas un jour vivre de ma passion? Avis aux lecteurs qui seraient intéressés 😊 
Mais le plus important c’est vraiment de concilier vie perso et vie pro.
Et enfin, de rester authentique et en phase avec mes valeurs, dans les échecs comme dans la réussite"


Crédit photo @Ledoualacam

Sami porte le tee-shirt noir Francus "And The Beat Goes On" et le short de sport Francus "Into The Groove"